Les 12 obstacles relationnels de Thomas Gordon

Et autres phrases qui nous coupent dans notre relation à l’autre

16 décembre 2024

Les 12 obstacles relationnels de Thomas Gordon

par Rémi POILLOT
Coach en évolution professionnelle

Les 12 obstacles relationnels de Thomas Gordon

Dans nos interactions, qu’elles soient professionnelles, managériales ou bien familiales comme avec nos enfants, lorsqu’on sollicite notre écoute et notre soutien, il arrive souvent que nous cherchions à changer l’autre, persuadé que c’est « pour son bien », ou « pour l’aider ». Cependant, malgré nos meilleures intentions et l’attention que nous portons à choisir les bons mots, il arrive que nos interventions soient maladroites et altèrent la communication. Thomas Gordon, psychologue américain, a identifié les 12 obstacles relationnels qui nous coupent dans notre relation à l’autre.

Les 12 obstacles relationnels de Thomas Gordon

1.Ordonner, diriger, commander

« Fait ce que je te dis » , « Arrête cela » , « Tu ne dois pas … »

La posture haute et coercitive n’est assurément pas adaptée à une communication équilibrée.

 2.Menacer, avertir, mettre en garde

« Si tu ne le fais pas, alors … » , « Tu ferais mieux de le faire, sinon … » , « Je te préviens, la prochaine fois… »

En effet, il y a mieux que de menacer son interlocuteur pour entretenir des relations harmonieuses.

 3.Faire la morale, donner des leçons

« Tu devrais plutôt faire comme ceci » , « Tout le monde à toujours fait comme ça »

Ce n’est jamais agréable de recevoir des leçons de la part des autres.

 4.Conseiller, suggérer, donner des solutions

« Je te conseil de … » , « Tu devrais faire comme ceci » , « Tu peux faire comme cela »

Quand on ne vous demande pas de conseil, abstenez-vous !

 5.Argumenter, persuader par la logique

« Tu n’as aucune raison de … », « En fait, je t’explique, … »

Argumenter pour changer l’autre, s’il n’est pas à l’écoute, n’aura pas d’effet.

 6.Juger, critiquer, donner tort, blâmer

« Ce n’est pas bien »,  « Tu as eu tort de faire ça », « Qu’est-ce qui t’a pris de faire ça ? », « Tu n’aurais pas du faire ça »

C’est clairement des signes de la non acceptation de l’autre tel qu’il est. Vous pouvez accepter l’autre sans pour autant être d’accord avec lui.

7.Complimenter, approuver, flatter

« Tu es intelligente » , «  Tu es quelqu’un de serviable » , « Avec toi, je ne suis jamais déçue »

Bien que ces phrases semblent très positives, elles mettent la pression à la personne sur ses actions futures et leurs résultats attendus.

8.Etiqueter, ridiculiser, humilier

« Les math n’ont jamais été ton fort » , « On a l’habitude avec toi ! »

A force d’entendre ça, votre interlocuteur risque de finir par y croire et s’y conformer. Affectant durablement l’estime qu’il a de lui-même.

9.Diagnostiquer, interpréter

« Ce dont tu as besoin, c’est de prendre du recul » , « Si tu agis comme ça c’est parce que tu es jaloux » , « Tu dis ça parce que tu es en colère » , « Vous êtes tous comme ça dans la famille »

C’est faire de la psychologie de comptoir que d’expliquer ce que l’autre vit et tirer hâtivement des conclusions sur ses agissements.

10.Rassurer, consoler, soutenir

« Ce n’est pas grave » , « Ca va aller » , « Ne t’inquiète pas »

Non ça va pas ! Et si, c’est peut être grave pour moi.

11.Enquêter, questionner, interroger

« Pourquoi as-tu fait ça ? » , « Depuis combien de temps as-tu ça ? » , « Qu’avez-vous déjà essayé de faire pour résoudre ça ? »

Parti d’une bonne intention pour comprendre l’autre, ce questionnement si il est trop présent dans une situation d’écoute peut vite être lourd.

12.Distraire, changer de sujet, blaguer

« N’y pense plus » , « Oublie ça » , « Oh ! Regarde cette vidéo de chat, ça va te changer les idées » , « 1 de perdu, 10 de retrouvé ! »

Ces réponses sont souvent utilisées lorsque l’on est pas à l’aise avec ce que nous communique la personne ou que nous ne sommes pas disponible pour écouter.

Autres attitudes qui nous coupent de notre relation à l’autre

 

En plus des 12 obstacles précédemment cités, je vous en propose 2 supplémentaires qui, en situation d’écoute, peuvent avoir pour effet de détériorer la communication et la relation.

13. Nier, minimiser, banaliser

« Tu exagères, ce n’est pas si grave » , « Tu te fais un film » , « Ca aurait pu être pire ! » , « Allez, ça va aller, ce n’est pas la fin du monde », « Ca a toujours été comme ça » , « il faut l’accepter »

La perception d’un évènement vécu par une personne, son ressenti et ses émotions, sont très personnels. Les nier n’a pas de sens.

14. Ramener à soi, se comparer

« Je suis passé par là, je sais ce que c’est » , « Moi quand j’étais petite,… » , « Je l’ai déjà fait, ça fait pas peur » , «  A ta place, je ferais autrement »

Quand on sollicite votre écoute et votre soutien ce n’est pas pour parler de vous ! 

Quels sont les impacts de ces obstacles sur sa relation ?

 

Lorsque nous utilisons ces types de réactions face à une personne qui recherche notre écoute et notre soutien, cela transmet un message d’inacceptation. Nous lui renvoyons l’idée qu’elle n’est pas pleinement acceptée dans ce qu’elle vit ou dans ce qu’elle est. En effet, souvent, nous essayons inconsciemment de l’amener à voir les choses à travers notre propre prisme, influencé par notre vécu. Au lieu de créer un espace d’accueil et de compréhension, nous risquons de ramener son expérience à nos propres repères, ce qui compromet la qualité de la communication et peut dégrader la relation.

De plus, ces attitudes limitent la capacité d’une personne à résoudre ses propres problèmes. Lorsqu’elle se sent jugée, contrôlée, rabaissée ou analysée dans l’objectif de la changer, elle risque de se fermer et d’adopter une posture défensive. Un tel climat inhibe non seulement son expression, mais également sa capacité à rechercher par elle-même des solutions adaptées. Ces comportements peuvent également affecter sa responsabilité vis-à-vis des difficultés qu’elle rencontre. Résultat :  la personne devient  plus dépendante et passive face à ses propres défis.

 

Mais alors, comment faire ?

 

La bonne attitude à avoir dans ces cas-là peut être l’écoute active. Cette approche de la relation, par une posture bienveillante et un véritable intérêt pour ce qu’exprime la personne, favorise son expression et notre compréhension de ce qu’elle vit.

Vous pouvez aussi laisser la place au silence, pour donner le champs libre à l’expression de l’autre. En effet Il peut être votre meilleur allié pour permettre à votre interlocuteur d’élaborer sa pensée et vous la partager pour qu’elle résolve elle-même son problème.

Enfin, si vous n’êtes pas disponible pour écouter votre interlocuteur, dites-le lui et proposer lui de reporter cet échange à une autre fois. Ainsi, vous serez dans de meilleures dispositions pour lui prêter votre attention.

 

Conclusion

 

Dans une relation, pour communiquer, il faut être deux.  De plus, chacun est responsable dans le message qu’il émet et la manière dont il reçoit le message de l’autre. Ainsi, lorsque quelqu’un sollicite notre écoute, pour que la communication se fasse, il est nécessaire d’être disponible à tendre l’oreille.

Nous pouvons avoir une tendance à vouloir changer l’autre à travers nos messages émis. Souvent, il n’ont pas l’effet escompté car ce sont des obstacles relationnels qui véhiculent un message d’inacceptation. Ce qui amène à nuire à la relation.

Dans cette posture, l’écoute active est une approche qui favorise le développement de la communication et de la relation.

En résumé

Thomas Gordon a identifié 12 obstacles relationnels, composants de la communication qui peuvent entraver la relation : 1. Diriger, 2. Avertir, 3. Donner des leçons, 4. Conseiller, 5. Argumenter, 6. Juger, 7. Complimenter, 8. Etiqueter, 9. Interpréter, 10. Rassurer, 11. Interroger, 12. Distraire.

A celles-ci je vous en propose 2 supplémentaires : 13. Nier et 14. Ramener à soi

Les conséquences de ces obstacles relationnels peuvent être : la résistance au changement et la déresponsabilisation vis-à-vis de ses problèmes. De plus, ils entrainent des difficultés dans votre communication pouvant aller jusqu’à couper la relation.

Adopter une écoute active peut être une approche facilitant l’expression de votre interlocuteur tout en maintenant la relation.

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